Les ubume (femme en couches) est un fantôme des croyances japonaises : il s'agit de l'esprit d'une femme morte alors qu'elle était enceinte, ou durant l'accouchement, ou sans être sûre que son enfant allait lui survivre.
Les ubume apparaissent le plus souvent pâles et échevelées, habillées d'une robe blanche (parfois maculée du sang de l'accouchement), selon l'archétype du yurei. Elles sont parfois accompagnées du fantôme de leur enfant lorsque celui-ci était mort-né ou est décédé peu de temps après l'accouchement.
La croyance aux ubume est ancienne au Japon – elle est attestée depuis le XIIème siècle au moins – et répandue à travers tout l'archipel. De très nombreuses histoires la mettent en scène, dépeignant des ubume tantôt mauvaises, tantôt bénéfiques (par exemple, cherchant à aider leur enfant encore en vie).
Une légende très célèbre (et connue sous diverses variantes) raconte ainsi comment un marchand de confiseries se voit abordé par une femme qui lui achète quelques douceurs pour le jeune enfant qu'elle tient dans ses bras. Sentant que le femme est étrange, le marchand la suit jusqu'aux abords d'un cimetière où elle disparaît. Le marchand entend alors des cris de bébés sortant d'une tombe, et une fois celle-ci ouverte, il trouve dans le cercueil un nouveau-né en train de pleurer dans les bras du cadavre de sa mère.
Une autre légende populaire raconte comment au Xème siècle, une ubume apparaissait la nuit au milieu d'une rivière dans la préfecture de Gifu (au centre du Japon). Tenant son bébé dans les bras, elle suppliait les passants de prendre son enfant et de le ramener jusqu'à la rive... mais si une âme charitable la rejoignait et acceptait de porter l'enfant, celui-ci devenait de plus en plus lourd, tant est si bien qu'il finissait par noyer l'infortunée personne dans la rivière.
Cependant, Urabe no Suetake, le servant du célèbre guerrier Minamoto no Yorimitsu, releva le défi ; grâce à sa force, il put porter le bébé jusqu'à la rive malgré son poids. Arrivé sur la terre ferme, le nouveau-né se révéla n'être qu'un tas de feuille grossièrement modelé pour ressembler à un enfant.