Survivre à l'apocalypse en Asie : l'abri nucléaire et les cas particuliers du Japon et de la Corée du Nord




La crainte de la catastrophe nucléaire est une des grandes peurs en Asie (comme dans le reste du monde), si vous voulez vous lancer dans la construction d'un abri anti-atomique en France ou en Asie, et article pourra peut-être vous aider. Un abri antiatomique n'est pas nécessairement enfouit profondément dans le sol, il n'a pas nécessairement des murs de plusieurs mètres d'épaisseur ni une lourde porte blindée. Il doit au minimum offrir une protection contre les effets mortels d'une explosion nucléaire. A ce titre, une simple construction de quelques mètres carrés, éventuellement sous la surface du sol et ayant des cloisons n'offrant qu'une épaisseur de quelques dizaines de centimètres, peut être très efficace pourvu qu'elle soit équipée d'un système de filtration de l'air entrant. Les abris construits avec des cloisons de fortes épaisseurs ne se justifient qu'en cas de frappe directe, ils sont bien souvent destinés à un usage militaire. Les abris des particuliers (civils donc) ne sont généralement pas concernés, à moins d'être situés à proximité de cibles potentielles (base militaire, grande ville, raffinerie, zone industrialo-portuaire, etc...).

La conception la plus efficace contre les effets mécaniques d'une explosion nucléaire, (principalement le souffle), est de placer l'abri en dessous de la surface du sol. Quelques mètres de profondeur suffisent amplement à se protéger des effets mécaniques. L'épaisseur des murs, du sol, et du plafond doit être importante, à plus forte raison si l'abri n'est pas situé sous la surface du sol. Si ce n'est pas le cas, la meilleur solution est de recouvrir l'abri de terre, en créant un dôme qui soit le plus étalé possible, pour éviter les surfaces trop verticales. L'entrée de l'abri doit être étudiée pour ne pas être encombrée par des débris résultants d'une explosion, qui auraient pour conséquence d'empêcher la sortie des occupants. Lorsque l'entrée présente un risque d'encombrement, il est important de prévoir une issue de secours.

Un abri antiatomique doit être équipé d'une porte capable de résister au souffle si elle y est exposée. Pour
le minimiser, l'entrée peut être conçue de façon à le briser, avec un ou plusieurs angles droits. Une porte située après un angle droit est moins exposée aux effets mécaniques d'une explosion. Les abris les plus élaborés sont équipés de systèmes antisismiques afin d'absorber les secousses dues à l'explosion.

Les ouvertures d'un abri antiatomique sont réduites au strict minimum, lorsqu'elles sont indispensables (pour la ventilation), elles doivent pouvoir être fermées temporairement avant et pendant le passage de l'onde de choc. Celle-ci va créer une importante surpression puis une dépression qui touchera l'intérieur de l'abri si ses ouvertures ne sont pas protégées. Ces effets peuvent avoir de graves conséquences, comme le perçage des tympans.

Contre les particules radioactives, et plus généralement contre une atmosphère contaminée, un abri antiatomique doit être équipé d'un système de filtration d'air. Un tel système peut être présenté ainsi :
Un conduit débouchant sur l'extérieur de l'abri aspire l'air extérieur vers l'intérieur, à l'aide d'une ventilation
dimensionnée selon le volume de l'abri. Avant que l'air ne pénètre dans l'abri, il doit être filtré. Généralement les filtres à charbon activé sont utilisés.

Un ou plusieurs autres conduits qui débouchent aussi sur l'extérieur servent à évacuer l'air vicié, sont placés si possible à l'opposé du ou des conduits qui filtrent l'air entrant, afin de permettre une bonne circulation de l'air intérieur. Si la ventilation est bien dimensionnée, il n'est pas nécessaire de fermer hermétiquement l'abri. Une légère surpression à l'intérieur empêche l'air d'entrer autrement que par le conduit de filtration. Pour cette même raison il n'est pas forcément nécessaire d'équiper le conduit d'extraction de ventilateur. Toutefois, plus un abri est cloisonné et hermétiquement fermé, et meilleur est la protection contre les particules radioactives.

Les conduits d'aération, aussi bien d'aspiration que d'évacuation de l'air ne doivent pas déboucher dans des endroits inondables. S'il y a un risque, il faut que les conduits soient suffisamment hauts pour ne pas que l'eau s'y engouffre et ne pénètre dans l'abri. Le conduit d'aspiration doit être situé dans un endroit dégagé, afin qu'il ne soit pas bouché par des débris, ou exposé à de la fumée pendant trop longtemps. Même si le système est filtrant, si le conduit aspire principalement de la fumée, l'oxygène sera insuffisant.

Un bon système d'aération est vital. Si l'air n'est pas renouvelé, les occupants de l'abri manqueront d'oxygène et l'air sera trop chargé en dioxyde de carbone. Un abri fermé hermétiquement et sans système d'aération ne peut être utilisé que durant une courte période, qui dépend du volume de l'abri et du nombre d'occupants. Dans tous les cas il est préférable d'avoir un détecteur de CO2 dans l'abri afin de réduire les risques d'accidents. La flamme d'une bougie est aussi un bon indicateur.

Lorsque qu'elle s'éteint, c'est que l'air ambiant manque d'oxygène. Les abris antiatomiques sont le plus souvent conçus en béton armé qui a l'avantage d'offrir une protection contre une grande partie de ces effets grâce à son armature métallique qui fait office de cage de Faraday. Toutefois, l'armature en béton ne
garantit pas une protection totale. Les objets électroniques doivent être enfermés dans des boites métalliques intégralement fermées, sans trous ni espace pour assurer une meilleure protection. Ces boites métalliques de protection devront être raccordées a la terre pour être efficaces, (ou stockées dans une armoire métallique elle-même reliée a la terre).

Bon courage et tous à vos pelles! Voici un plan de construction pour les plus courageux (ou les plus prévoyants!) d'entre vous. Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir :





Après vous avoir expliqué comment construire votre abri, il vous faut à présent l'équiper. Voici le matériel minimun nécessaire à la survie dans un abri anti atomique :

- réserves d’eau potable (2 litres/jour/pers.) et de vivres (0,5 kg/jour/pers. si déshydratées, + eau) ;
- médicaments et trousses de premiers secours avec traitements préventifs contre les éventuels radioisotopes : comprimés d’iodure de potassium (de formule KI ) ou d’iodate de potassium (de formule KIO3), ou à défaut de bétadine iodée en application.
- système d’aération muni de filtres (au charbon actif par exemple) et si possible d’un échangeur de chauffage.
- éclairage, par exemple des lampes à DEL qui fonctionnent en 12 volts continu. Les DELs présentent l’avantage d’être plus économes en énergie et plus résistantes, tout en chauffant peu. Ces caractéristiques sont à prendre en compte dans l’éclairage d’un abri car son fonctionnement est à visée autarcique durant la période de protection.
- appareil de mesure, pour mesurer l’intensité des radiations à l’intérieur de l’abri.
- Un récepteur radio afin de se tenir informé des évènements. Bien que de moins en moins présente, la capacité à recevoir aussi bien les Grandes Ondes, Ondes Moyennes, que les Ondes Courtes est un plus indéniable. D’une part, en cas de catastrophe nationale, l’émetteur d’Allouis est l’émetteur officiel pour obtenir des informations sur la fréquence 162 kHz en modulation d’amplitude. D’autre part, après une explosion nucléaire, les stations radio à proximité, majoritairement dans le spectre VHF, peuvent être momentanément ou définitivement indisponibles du fait de l’impulsion électromagnétique (IEM) accompagnant l’explosion nucléaire. La zone d’impact peut selon certains scénarii s’étendre sur un rayon de plusieurs milliers de kilomètres. Dans cette situation, seules les émissions radio lointaines seront encore en fonction, d’où les spectres radio cités ci-dessus. Le récepteur lui même peut également être détruit par l’IEM s’il n’est pas protégé par une cage de Faraday.

 Il est conseillé qu'un abri soit équipé des éléments suivants pour un séjour plus long ou pour s'y abriter plus confortablement.
- système de chauffage, par exemple une peinture chauffante appliquée sur les murs de l'abri;
- combinaisons imperméables et équipements pour les sorties hors de l'abri, exemple un compteur Geiger et système de protection respiratoire individuel ;
- douche de décontamination, conseillée pour les sorties hors de l'abri, afin d'éviter d'introduire des particules radioactives en rentrant à l'intérieur de l'abri. La douche se présente généralement sous la forme d'une douche classique et le principe consiste à faire couler de l'eau sur la personne ou les objets à décontaminer. Les particules radioactives sont évacuées avec l'eau en coulant. La douche doit être placée à l'extérieur de l'abri, le plus commode étant dans un sas d'entrée. L'eau ainsi contaminée doit être évacuée vers l'extérieur.
- système sanitaire, par exemple une douche à pompe en circuit fermé (un réservoir de 20 litres d'eau par personne) ;
- toilettes, par exemple des toilettes chimiques avec récupérateur d'eau (les seuls déchets sont alors de l'acide urique solide et des excréments déshydratés) ;
- système de traitement de l'eau ;
- énergie et si possible un moyen de la renouveler, par exemple un ou plusieurs accumulateurs électriques et un générateur électrique ;
- moyen de télécommunication, un émetteur radio par exemple ;
- vêtements de rechange et adaptés à différentes saisons ;
- moyen de couchage (du simple matelas gonflable/sac de couchage au lit à sommier/matelas et couvertures);
- divertissements (jeux de société, lecture, etc...)

Avec la Suisse, le Japon est un des pays les mieux préparé au monde pour faire face à une attaque nucléaire. Il faut dire qu'entre deux bombes nucléaires ayant explosées sur son sol et un accident nucléaire majeur, il y a de quoi être prudent et prévoyant.


Dans cette vidéo, une équipe de tournage suit un fonctionnaire de la ville d'une trappe cachée dans un trottoir de Tokyo, qui s'ouvre sur un escalier étroit menant à un gigantesque entrepôt souterrain rempli de fournitures d'urgence. Situé à 20 mètres sous terre, l'espace 1480 mètres carrés contient des fournitures d'urgence pour être distribuée au public dans le cas d'un séisme majeur ou d'une attaque nucléaire.


L'abri comprends 5000 couvertures, 8000 couvertures, 4000 bougies, 300 marmites, 200 tee-shirts, et des fournitures médicales d'urgence. Un système de convoyeur à bande est installé pour aider à transporter les fournitures jusqu'au niveau des rues. L'entrepôt souterrain est connecté à une station sans nom sur la ligne Oedo, métro le plus profond Tokyo. Apparemment, la municipalité de Tokyo maintient plus d'un de ces entrepôts, mais les emplacements sont gardés secrets.





Autre cas, le métro de Pyongyang en Corée du Nord qui est une merveille de luxe et qui est aussi le plus grand abri nucléaire du monde. Le métro est immaculé, comprenant marbres, lustres et bronze et surtout il plonge à 120 mètres et peut servir d'abri antinucléaire en cas de conflit. Les Occidentaux n'ont d'ailleurs accès qu'à deux stations sur quinze. Plusieurs portes blindées permettent de transformer le métro en abri antiatomique très rapidement si elles sont fermées.

Les travaux de construction du métro de Pyongyang ont commencé en 1968, à l'initiative de Kim Jong-il qui avait visité le métro de Pékin lors d'un déplacement en Chine en 1966. L'URSS et la République populaire de Chine ont financé la construction du métro.

Finalisé en 1973, il se compose de deux lignes: la ligne Chollima et la ligne Hyoksin. Les deux lignes se croisent à la station Chonu. La fréquentation est estimée à entre 300.000 et 700.000 personnes.
Les lignes sont entièrement souterraines (à quelque 120 mètres sous terre), mais il y a un dépôt à la surface au niveau de chaque ligne, à Kwangbok au terminus ouest de la ligne Hyoksin et à Pulgunbyol, à l'extrémité nord de la ligne Chollima. Bien que les lignes soient en grande partie en tunnel profond, elles suivent de près le tracé des principales rues de Pyongyang.

Le réseau atteint une longueur 23 km, la ligne Chollima est longue d'environ 12 km et la ligne Hyoksin d'environ 10. Dix-sept stations distantes d'environs 1500 mètres forment le réseau du métro de Pyonyang, cependant la station de Kwangmyong est fermée, officiellement parce qu'elle est reliée au Palais-mémorial de Kumsusan, où Kim Jong-Il, repose depuis sa mort en 1994.

 
Des documents transmis par la Changchun Car Company, qui a construit les premières rames du métro, semblent indiquer que Pyongyang dispose d'un réseau secret de métro pour une utilisation importante de la part du gouvernement. Ce réseau similaire à celui secret de Moscou, aurait été construit au même moment que les deux lignes du publiques. Une de ces ligne irait du Palais Mansudae à l'aéroport au nord de la ville. Une autre ligne secrète est probable. L'étendue du système de secret peut être deviné par le nombre de trains achetés à la Changchun Car Company, plus de deux fois le nombre minimum nécessaire pour faire fonctionner le réseau de métro public. Même en tenant compte des pièces de rechange, et la capacité supplémentaire pour service plus fréquent, les indications montre un système qui peut être plus grand que les deux lignes connues.

Ces rumeurs s'appuient aussi sur l'effondrement d'un tunnel qui pourrait avoir été utilisé pour dissimuler la construction d'un tunnel militaire sous le fleuve Taedong.