C'est sans doute la société secrète chinoise la plus connue en occident, il faut dire qu'elle symbolise a elle seule le divorce entre la chine et les puissances occidentales, qu'un siècle d'histoire n'est pas parvenu encore à combler.
En effet, à la fin du XIXe siècle, la société secrète chinoise "Poings de justice et de concorde", dont les membres pratiquent la boxe sacrée (d'où le nom de Boxers qui leur fut donné par les Occidentaux), devient le fer de lance du mouvement contre la présence des Occidentaux en Chine.
Ce mouvement est composé de plusieurs groupes. Chaque groupe a une unité de base, le tan (aire sacrée), qui représente le lieu sur lequel est exercée l'autorité. Ce groupe est mené par un chef, qui commande entre vingt-cinq et cent hommes. En ordre de bataille, les Boxers sont la plupart du temps en sous-groupes, de dix hommes environ. Il y a une discipline très stricte, « obéissance totale au chef, interdiction d'accepter des cadeaux, de piller, de voler ou molester les simples gens, d'avoir des relations avec les femmes, de manger de la viande et de boire du thé ».
La composition de ce mouvement est populaire, les membres de ce groupe étant essentiellement des ouvriers agricoles, mais au fur et à mesure s'ajoutent des bateliers, des porteurs, des artisans ruinés... Les Boxers proviennent presque uniquement de la classe basse de la société chinoise. Leur position dans leurs actions est donc plus radicale, par leur statut dans la société. De plus ce mouvement fait partie de ces sectes à caractère fortement xénophobe.
Ces milices, initialement opposées à la dynastie impériale Qing, se sont surtout développées en réaction au aux excès des missionnaires occidentaux implantés sur le territoire chinois. Les révoltes anti-occidentales se traduisirent par des attaques contre les missions étrangères, les « chrétiens du riz » (convertis pour manger), ainsi qu'à toutes les technologies importées d'occident (télégraphe et chemin de fer) essentiellement dans le nord-est du pays, où les puissances européennes et japonaise avaient commencé à étendre leurs concessions. Les membres sont adeptes de rituels, les rendant selon la tradition invincibles aux balles. Une grande partie des boxeurs est pro-Qing, la dynastie des Mandchous et soutiennent l'impératrice douairière Ci-Xi, très hostile aux occidentaux.
Officiellement dénoncés par le pouvoir chinois, les Boxers sont en réalité soutenus par certains membres de la cour, en particulier l'impératrice douairière Ci-Xi.
En juin 1900, les Boxers prennent la tête d'un soulèvement de la population de Pékin déclenché sur ordre de l'impératrice et s’attaquent aux délégations étrangères. Près de 30 000 chinois chrétiens furent assassinés par les boxers au cours de la révolte. Au bout de 55 jours les délégations furent secourues par un corps expéditionnaire composé des puissances occidentales. C’est ce que raconte avec beaucoup de parti pris le film les 55 jours de Pékin de Nicholas Ray (1963).
Ce que les livres d’histoires racontent moins c’est que les militaires et les colons, aveuglés par les massacres des chinois chrétiens commirent les pires atrocités. Ils tuèrent les personnes accusées d'être Boxers par milliers, ils pillèrent, violèrent, et se firent photographier sur le trône impérial. Les traces laissée par ces exactions, si elles ne sont que peu évoquées en occident laissèrent des traces indélébiles en Chine jusqu’à aujourd’hui…quand aux boxers, on raconte que la société secrète a survécu au massacre jusqu’à nos jours mais rien ne le prouve.